Poolburn fut une expérience. Une expérience unique et forte. Même si je l'avais cherché, je ne m'attendais pas à ça.
Plus exactement je parle de mon escale, sur les routes de Nouvelle-Zélande, à Poolburn Reservoir. C'est un petit lac de retenue, aux confins d'un plateau aride de l'Otago, dans l'Ile du Sud. Lors de mon voyage en 2006, alors que nous avions quitté, mon frère et moi, la région de Christchurch et le Canterbury, nous entamions notre itinéraire vers l'intérieur des terres et les lacs Wanaka et Wakatipu. Le coin de Poolburn Reservoir était noté sur notre "road-book" largement influencé par les lieux de tournage de la trilogie ciné du "Seigneur des Anneaux". Ainsi, quelques scènes du second volet avaient été tournées autour de ce lac, et nous voulions voir ce coin sublime sur l'écran de nos propres yeux.
Après de longues minutes de conduite sur une route de graviers et de terre de plus en plus défoncée, nous arrivions sur les berges de la retenue d'eau, connue essentiellement pour son coté poissonneux. Et en effet, quelques cabanes de pêcheurs étaient réparties tout autour du lac, avec petite barque en bonus. Le soleil baissait sur l'horizon, et allait se cacher derrière des nuages d'altitude. Sur le bord du chemin de terre, nous trouvons une zone plane, idéale pour s’arrêter et passer la nuit. Nous coupons le moteur et descendons de notre véhicule. Ce n'est pas vraiment tout de suite que nous avons pris la mesure de la chose. Il a fallu quelques minutes.
Profitant des derniers rayons du soleil, j'installais rapidement mon trépied et commencais quelques séries de panoramique. Pas un souffle, il faisait bon. Peu après, stoppant mes prises de vue, et les déclics de l'appareil photo, c'est là que je remarquais quelque chose de frappant: le silence. Un silence particulier, presque pur. Pas un grillon, pas un oiseau, pas une moto ou une voiture au loin. Pas ce brouhaha sourd et lointain d'une ville, ni ce ronronnement étouffé d'un avion en altitude. Pas de bruissement de feuille (il n'y a pas un arbre, et pas de vent non plus). Rien. Le vrai silence. A entendre ses oreilles bourdonner. C'était la première fois que j'éprouvais ce silence...
Nous passâmes la nuit là, au coeur de cette terre de cailloux, d'herbes sèches et de silence. Le sommeil fut bon, le réveil tranquille et le petit déjeuner, dans cet endroit féerique, particulièrement apprécié.
Cette photo est une des images faites ce jour-là. Elle est disponible en tirage d'art, jusqu'en 150cm de large, à partir de 300€
English version:
Poolburn was an experience. A strong and unique experience. Even if I was somehow looking for it, I was not expecting that.
I'm talking about my stop, on the roads of New-Zealand, at Poolburn Reservoir. It's a small artificial lake, lost in the middle of an arid plateau in Otago region, in the South Island. It was during my trip in 2006, my brother and I just left the Christchurch area and Canterbury on our way towards the inland,Lake Wanaka and Wakatipu. Poolburn Reservoir was noted in our road book, largely influenced by the shooting spots of the "The Lord of the Rings" movie trilogy. Indeed, few scenes of the second movie were shot there, and we wanted to see this gorgeous place with our own eyes.
After long minutes driving on a gravel road that turned more and more chaotic, we arrived on the shores of the lake, which is mainly reknown for its fishing quality. Few small fishermen's cabins were indeed spread all around the lake, boat included. The sun was setting, about to hide behind high clouds. On the side of the gravel road, a small flat area was perfect to settle down to spend the night. We stopped the engine and got out of the car. It wasn't at that time we noticed the thing. We had to spend few more minutes.
Taking benefit of the last sun rays of the day, I installed my tripod and started to shot few panoramas. No wind, it was nice. Short after, I stopped shooting and the camera became quiet, it was then I noticed it: the silence. A special silence, almost pure. Not a cricket, not a bird, not a motorbike or a car in the distance. Not that rumble of a distant city, or that muffled sound from a high-flying airliner. No rustle of leaves (there's no tree there, nor wind that day). Nothing. The real silence. So deep you could hear the buzz of your ears. It was the first time I experienced such a silence...
We spent the night there, in the middle of this rocky plateau full of dried grass and perfect silence. Sleep was good, wake-up was easy and breakfast, in that surreal place, an appreciated moment.
This picture is one of the few I took that day. It's available as art print, up to 150cm wide, from 300€.