Stéphane BEiLLiARD

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Histoire de photo : Comminges

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Comminges Pano

Cette photo, ici présentée dans sa version large, est visible dans mon livre "Terres & Ciels : Airplanes, Cities, Landscapes" en pages 134-135. Elle date de 2004.

Je l'ai réalisée un matin d'automne, un dimanche de novembre. Le souvenir de cette journée est encore assez présent dans mon esprit. Pour ce genre de photo, ça commence la veille, voire plus tôt, ne serait-ce que pour avoir une idée de la météo. A l'époque, j'habitais Toulouse, et la destination était le Comminges, au pied des Pyrénées au sud de Saint-Gaudens. Il fallait compter environ une heure de route pour retrouver les coins que j'avais repérés. Et donc si je devais me lever un dimanche matin avant l'aube, pour justement saisir cette dernière, valait mieux être sûr de la météo.

Tout est ok, et donc voilà un réveil qui sonne vers 5h du mat', un brin de toilette et en route par l'autoroute A64 vers les Pyrénées. Le ciel est sombre, mais on devine déjà la lueur du jour naissant par-delà les sommets noirs. Arrivé vers Saint-Martory, un banc de brouillard commence par entamer mes ambitions. C'était le risque à cette période de l'année, et avec un ciel clair. Si la séance photo devait tomber à l'eau pour un brouillard qui de toute façon se lèverait en cours de matinée, c'était rageant.

Heureusement, quelques kilomètres plus loin, en prenant un peu d'altitude, le brouillard disparait. Et l'aube s'annonce au rendez-vous. J'arrive alors sur place, à un premier endroit repéré quelques temps plus tôt. Le calme de la campagne endormie m'accueille dès le contact de la voiture coupé. Il me faut installer mon équipement, trépied, boitiers, objectifs, télécommande. Il ne fait pas particulièrement chaud. Le givre étincelant semble recouvrir certains bouts de prés. C'est alors que, dans un de ces prés, trois taches se distinguent. Des biches. Juste le temps de faire un cliché pour le souvenir. Un moment fugace qui justifiait déjà presque à lui seul de s'être levé si tôt.

Le soleil est presque là. Dans les fonds des vallons, de petits bancs de brume se dandinent. Les premiers rayons les illuminent et le spectacle commence. C'est une moment intense de photo, puisqu'en traitant ces paysages en panoramique, il ne faut pas lambiner, ni s’emmêler les pinceaux dans les réglages. Il faut bien exposer pour ne pas bruler le ciel tout en gardant des détails dans les feuillages, les parties à l'ombre dans les creux.

Les premiers panos sont dans la boite. Je change de coin et un châtaigner m'offre un point intéressant avec le soleil filtrant entre ses branches. Je règle mon cadrage, et pousse à droite pour englober le Pic de Cagire dans la photo. Les couleurs d'automne sont parfaites et se marient à merveille avec ce frais bleu ciel.

La suite de la matinée, baignée dans un soleil plus franc, sera productive, avec de magnifiques endroits traversés dans une campagne de prés et de forets tranquilles... Assurément, ce genre d'expérience est une des motivations du photographe à renoncer à une grasse-matinée! Cette photo en Comminges fait désormais partie de mes préférées, et bien sûr de la collection "Terres & Ciels", c'est à dire qu'elle est disponible en tirage d'art, notamment en tirage photo grand format.

Histoire de photo : Zephyr

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Fouga Zephir

Quand tout se combine bien. Cette photo d'un Fouga Zephyr (la version navale du Fouga Magister) au-dessus de la campagne dauphinoise a été réalisée en 2007, en marge du meeting de Chambéry cette anneé-là. Elle est le résultat, entre autres photos, d'un vol photo pour moi mémorable.

Ce jour-là, le meeting se tient sur l'aéroport de Chambéry/Aix-les-Bains. De nombreux avions, civils et militaires, récents comme anciens, font le spectacle. La Patrouille de France et la Breitling Jet Team assurent leurs prestations pour le plus grand plaisir de tous. Il fait beau, et il fait chaud en ce début du mois d'août.

Sur le tarmac, en tant qu'ami de l'équipe du Bronco du Musée de l'Aviation de Chasse de Montélimar, je croise pas mal de ces pilotes avec leurs merveilleuses machines. Notamment ceux évoluant sur "warbirds", à savoir les avions militaires (voire civils) d'un certain age, pour ne pas dire d'un age certain pour quelques-uns! Que ce soit un pilote de T-6, de Vampire, de Skyraider etc... ce sont souvent les plus abordables.

C'est ainsi que se précise l'idée d'un vol photo mettant en scène les volontaires, depuis la superbe plate-forme qu'est le Bronco. Car cette appareil américain des années 60-70, initialement destiné à la reconnaissance et l'attaque au sol, à la particularité d'avoir un empennage bi-poutre en pi (la lettre grecque): la gouverne de profondeur relie les extrémités des deux dérives, tout en haut. Avec les moteurs repartis sur les ailes, au niveau des poutres, le fuselage se termine à l'arrière par un petit dome, sur certaines versions transparent. Et ce dôme peut se retirer, et l'avion peut voler sans. On a alors une place idéale pour une personne, assise à l'envers du sens de la marche, les pieds... dans le vide! Parfait pour faire des photos d'avions en vol.

Nous organisons donc, Alain le pilote du Bronco, Didier, Claude et Ramon les pilotes des zincs photographiés, et votre serviteur, une "manip' photo" en profitant des départs de chacun à l'issue du meeting, en fin d'après-midi. L'idée à ce moment-là est de faire simple, sans faire trop durer et sans perturber le reste du trafic dans le coin. Un ordre de passage est établi, chacun sera au rendez-vous.

L'heure du départ en vol approche. J'enfile ma combinaison (celle de mon grand-père!), prépare mes boîtiers reflex, mes objectifs, mes cartes mémoires. Pendant ce temps l'équipe du Bronco a retiré le dôme arrière et installé le siège dans l'avion. Ils ont l'habitude, ils sont souvent sollicités pour ce genre de manip, l'avion et son pilote étant largement reconnus pour la qualité des vols photos. Ce n'est pas pour rien qu'ils sont très souvent en contact avec Katsuhiko Tokunaga, le "maitre" de la photo aérienne, avec John Dibbs!

Petite appréhension... Concentration... Dernières vérifications. Je suis installé, casqué, harnaché, les pieds pendants au-dehors du fuselage. Les turbines démarrent. Les autres pilotes démarreront en séquence après nous, on rejoint en vol de toute façon. Roulage. Dès lors, seul à l'arrière de ce zinc à l'allure caractéristique, je rentre dans un rêve éveillé, alternant entre concentration et émerveillement. Au décollage, je vois défiler la piste à l'envers, puis le sol s'éloigne. Alain vire à gauche au-dessus du Lac du Bourget pour rejoindre le point de rendez-vous, au sud-ouest. Le vent ne se ressent pas trop, sauf si on met les pieds bien en bas, en dehors de la protection qu'offre le fuselage. Pour le moment, on admire le paysage.

Puis arrive le premier top-modèle: le Zephyr, piloté par Ramon. Il nous rassemble rapidement et proprement, en professionnel de l'aéronavale à la retraite qu'il est. Il se rapproche, bien en face de moi. Je déclenche photo sur photo, alternant entre mes deux boitiers. Il se rapproche encore. L'air est stable, la formation ne bouge pas beaucoup. Il est tellement près que je peux entendre le sifflement strident de ses réacteurs, chose à laquelle je ne m'attendais pas! J'ai l'impression de pouvoir poser le pied sur le nez de l'avion, tellement il me parait proche. Ca ne se voyait pas tellement avec l'oeil au viseur, avec un grand angle, mais par moment, simplement pour profiter de cet instant unique, je m’arrêtais de shooter quelques secondes et regardais tout bêtement la scène... Frissons de plaisir.

Cette photo me rappellera toujours ce moment, qui n'a duré que quelques minutes, le Fouga filant ensuite vers Avignon, son aéroport d'attache.

Suivront ensuite Claude et son Skyraider. Impressionnante hélice, là encore juste devant moi. Moins à l'aise avec le vol en formation serrée, Claude restera plus à distance, mais me laissera quelques bonnes opportunités de photo. Puis enfin Dider avec son Vampire. Au cours de virages à 360°, la lumière jouera sur le fuselage tout en rondeur de cet avion, et là encore je rapporterais quelques beaux clichés (à voir dans la Collection Air-to-Air).

Les trois acteurs ayant terminé leurs prestations, Alain nous ramène à Chambery où nous nous posons... Du moins physiquement car mon esprit mettra plus de temps à revenir sur Terre! ;)

En bonus, quelques photos des "coulisses"...

Poolburn Caban pano

Poolburn fut une expérience. Une expérience unique et forte. Même si je l'avais cherché, je ne m'attendais pas à ça.

Plus exactement je parle de mon escale, sur les routes de Nouvelle-Zélande, à Poolburn Reservoir. C'est un petit lac de retenue, aux confins d'un plateau aride de l'Otago, dans l'Ile du Sud. Lors de mon voyage en 2006, alors que nous avions quitté, mon frère et moi, la région de Christchurch et le Canterbury, nous entamions notre itinéraire vers l'intérieur des terres et les lacs Wanaka et Wakatipu. Le coin de Poolburn Reservoir était noté sur notre "road-book" largement influencé par les lieux de tournage de la trilogie ciné du "Seigneur des Anneaux". Ainsi, quelques scènes du second volet avaient été tournées autour de ce lac, et nous voulions voir ce coin sublime sur l'écran de nos propres yeux.

Après de longues minutes de conduite sur une route de graviers et de terre de plus en plus défoncée, nous arrivions sur les berges de la retenue d'eau, connue essentiellement pour son coté poissonneux. Et en effet, quelques cabanes de pêcheurs étaient réparties tout autour du lac, avec petite barque en bonus. Le soleil baissait sur l'horizon, et allait se cacher derrière des nuages d'altitude. Sur le bord du chemin de terre, nous trouvons une zone plane, idéale pour s’arrêter et passer la nuit. Nous coupons le moteur et descendons de notre véhicule. Ce n'est pas vraiment tout de suite que nous avons pris la mesure de la chose. Il a fallu quelques minutes.

Profitant des derniers rayons du soleil, j'installais rapidement mon trépied et commencais quelques séries de panoramique. Pas un souffle, il faisait bon. Peu après, stoppant mes prises de vue, et les déclics de l'appareil photo, c'est là que je remarquais quelque chose de frappant: le silence. Un silence particulier, presque pur. Pas un grillon, pas un oiseau, pas une moto ou une voiture au loin. Pas ce brouhaha sourd et lointain d'une ville, ni ce ronronnement étouffé d'un avion en altitude. Pas de bruissement de feuille (il n'y a pas un arbre, et pas de vent non plus). Rien. Le vrai silence. A entendre ses oreilles bourdonner. C'était la première fois que j'éprouvais ce silence...

Nous passâmes la nuit là, au coeur de cette terre de cailloux, d'herbes sèches et de silence. Le sommeil fut bon, le réveil tranquille et le petit déjeuner, dans cet endroit féerique, particulièrement apprécié.

Cette photo est une des images faites ce jour-là. Elle est disponible en tirage d'art, jusqu'en 150cm de large, à partir de 300€


English version:

Poolburn was an experience. A strong and unique experience. Even if I was somehow looking for it, I was not expecting that.

I'm talking about my stop, on the roads of New-Zealand, at Poolburn Reservoir. It's a small artificial lake, lost in the middle of an arid plateau in Otago region, in the South Island. It was during my trip in 2006, my brother and I just left the Christchurch area and Canterbury on our way towards the inland,Lake Wanaka and Wakatipu. Poolburn Reservoir was noted in our road book, largely influenced by the shooting spots of the "The Lord of the Rings" movie trilogy. Indeed, few scenes of the second movie were shot there, and we wanted to see this gorgeous place with our own eyes.

After long minutes driving on a gravel road that turned more and more chaotic, we arrived on the shores of the lake, which is mainly reknown for its fishing quality. Few small fishermen's cabins were indeed spread all around the lake, boat included. The sun was setting, about to hide behind high clouds. On the side of the gravel road, a small flat area was perfect to settle down to spend the night. We stopped the engine and got out of the car. It wasn't at that time we noticed the thing. We had to spend few more minutes.

Taking benefit of the last sun rays of the day, I installed my tripod and started to shot few panoramas. No wind, it was nice. Short after, I stopped shooting and the camera became quiet, it was then I noticed it: the silence. A special silence, almost pure. Not a cricket, not a bird, not a motorbike or a car in the distance. Not that rumble of a distant city, or that muffled sound from a high-flying airliner. No rustle of leaves (there's no tree there, nor wind that day). Nothing. The real silence. So deep you could hear the buzz of your ears. It was the first time I experienced such a silence...

We spent the night there, in the middle of this rocky plateau full of dried grass and perfect silence. Sleep was good, wake-up was easy and breakfast, in that surreal place, an appreciated moment.

This picture is one of the few I took that day. It's available as art print, up to 150cm wide, from 300€.

Nanpu Bridge at nightThe Nanpu bridge and its spiral access ramp.

Cette photo panoramique du pont de Nanpu, à Shanghai, a été réalisée un soir de janvier 2011 après pas mal de repérages. Elle apparaît dans les collections "Chine: Shanghai" et "Terres & Ciels : Cities".

Ce pont enjambe la rivière Huangpu, qui traverse Shanghai, et relie les districts de Nanshi et Pudong (d'où son nom Nan-Pu). C'est un grand pont à haubans, une des plus grands de Chine, et comme beaucoup de grands bâtiments à Shanghai, il bénéficie d'une illumination des plus flashy.

La particularité de ce pont vient également de sa rampe d'accès en spirale coté Nanshi. La chose est assez photogénique quand on arrive à intégrer la rampe et le pont en lui-même. J'avais donc décidé de trouver le bon angle pour réaliser mon panoramique. Après avoir parcouru les environs de jour (et en avoir fait un premier pano), j'avais plusieurs options pour pouvoir avoir l'angle voulu. Mais cela impliquait de monter sur le toit d'un des immeubles alentours. Bien qu'à Shanghai, monter au dernier étage d'une des innombrables tours d'habitation est relativement facile, ici il s'agissait d'immeubles d'entreprise, donc largement plus sécurisés. Il s'avérait donc que le toit n'était pas la meilleure solution.

Finalement, je repère un immeuble avec des balcons qui me semblent accessibles. Il me restait à pénétrer dans l'immeuble. Profitant de la sortie d'un de ses habitants, je pu rentrer et monter de quelques étages pour arriver dans un long couloir. A l'extrémité de celui-ci, une porte vitrée donnait sur un des fameux balcons. Vue imprenable sur le pont et sa rampe. Malheureusement, la porte était fermée à clé. Échouer si près du but était rageant. Sans me décourager, c'est en montant encore d'un étage que j'ai pu trouver une porte qui n'était pas verrouillée et finalement réaliser ma prise de vue. Le tout pris un peu moins de 20 minutes...

Cette photo panoramique est disponible en tirage d'art, jusqu'en taille 50x150cm, à partir de 300€.


English version:

This panoramic photo of the Nanpu Bridge in Shanghai was taken in January 2011 after quite some time spent on trying to find the best spot. It is featured in "China : Shanghai" and "Terres & Ciels : Cities" galleries.

The Nanpu bridge crosses the Huangpu river in Shanghai and connects the Nanshi district to the Pudong district (hence is name Nan-Pu). It's a large cable-stayed bridge, one of the largest in China, and like many other large buildings in Shanghai, it is illumated with colorful lights at night.

The other specificity of this bridge comes from its spiral access ramp on Nanshi side. It's rather photogenic when composed with the rest of the bridge itself. I've decided to find the right point of view in order to make the pano. I spent some time walking around the previous day and found that several options where available for the right angle. But it meant getting on the roof of surrounding buildings. While getting access to roofs of appartement towers can be relatively easy in Shanghai, it's another story for industrial/corporate buildings. Roof was then not the best solution.

Finally I spot a building with balconies which seemed accessible. I needed to enter the building. I waited for a person to come out of small lobby, I got access and climbed few stairs, entering a long corridor. At one end, a small glass door onto a balcony. First class view on the bridge and its ramp. Unfortunately, the door was locked. To fail so close to the goal was so infuriating! Without letting go, I just had to climb upstairs to find an unlocked door giving access to another balcony, and be able to take all the photos I needed. The whole thing took just less than 20 minutes...

This panoramic photo is available as Art print, in format up to 50x150cm (20"x60"), from 300€.

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